Perte de mémoire : faut-il s’inquiéter ? 3 choses à savoir

La perte de mémoire peut vous embarrasser, gêner, inquiéter. Oublier un nom, un détail, un évènement mémorisé récemment peut vous arriver. De nombreuses causes peuvent expliquer des pertes de mémoire. Certaines sont banales voire normales alors que d’autres peuvent être les signes d’une maladie. Quand faut-il s’inquiéter ?

 

Est-il normal d’oublier ?

La mémoire à court terme permet de retenir une petite quantité d’informations, par exemple un numéro de téléphone, de façon temporaire, le temps que le cerveau les traite et analyse. La mémoire à long terme contient des souvenirs pendant un temps plus long, parfois le temps d’une vie entière. La mémoire à court terme peut être transformée en mémoire à long terme par l’hippocampe qui trie et associe les nouvelles informations à celles déjà stockées. La mémoire est stockée dans différents endroits du cerveau.

Le cerveau humain oublie. Contrairement à un ordinateur qui peut tout stocker jusqu’à sa capacité maximale, notre cerveau fait le tri des informations à garder en fonction de leur importance, de la charge émotionnelle liée au souvenir, de son utilité etc. C’est pourquoi vous vous souviendrez probablement mieux de la naissance de votre enfant que de la liste de courses de la semaine dernière. Mais alors, quid du fameux trou de mémoire lors d’un examen pour lequel vous aviez pourtant révisé ? Le stress peut altérer votre capacité à retrouver les informations. Il arrive souvent d’ailleurs, une fois l’examen passé et la tension relâchée, de retrouver l’information recherchée. La fatigue, le manque de sommeil peuvent également causer des pertes de mémoire. Toutefois, certaines personnes se souviennent absolument de tout et peuvent décrire tous les détails d’une journée précise il y a 10 ans. Ce phénomène appelé hypermnésie est très rare et ressenti plutôt comme une gêne pour les personnes concernées.

La perte de mémoire est une source d’inquiétude et une cause fréquente de consultation pour les personnes âgées. La mémoire et les capacités de mémorisation s’altèrent avec l’âge, c’est un processus naturel. En effet, il faut faire la différence entre le vieillissement inéluctable du cerveau et les maladies neurodégénératives souvent liées à l’âge comme la maladie d’Alzheimer. Des pertes de mémoire occasionnelles se voient fréquemment chez les personnes âgées. Elles ont besoin de plus de temps et de plus de répétitions pour emmagasiner de nouvelles connaissances. Lorsque les oublis se font très fréquents et impactent la vie quotidienne, la vie professionnelle et familiale, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin pour faire un bilan.

Les pertes de mémoire liées à des maladies ou consommation

La consommation d’alcool ou de certaines drogues peut entraîner des pertes de mémoire. Les grosses ivresses peuvent provoquer des « black-outs », on oublie ce qu’il s’est passé au cours de l’épisode. La consommation d’alcool au long cours abîme aussi le cerveau et cela peut entraîner des pertes de mémoire.  Certains médicaments comme les antidépresseurs, les anxiolytiques, les somnifères, et des carences alimentaires notamment de vitamine B1 et B12 peuvent aussi troubler la mémoire.

Les traumatismes crâniens mais aussi psychologiques ou la dépression sont parfois responsables de perte de mémoire. En général, tout ce qui cause des dommages cérébraux peut provoquer des pertes de mémoire : accident vasculaire cérébral, la privation d’oxygène au cerveau, une tumeur au cerveau, une infection du cerveau ou des méninges, et les maladies neurodégénératives. La démence correspond à une dégradation et un déclin irréversibles de la fonction cognitive. La démence la plus fréquente est la maladie d’Alzheimer. Souvent, la perte de mémoire, notamment des souvenirs récents, fait partie des premiers symptômes. La perte de mémoire s’aggrave avec le temps et la progression de la démence. Les personnes souffrant de démence peuvent oublier des événements voire des périodes de vie, ne plus savoir faire des choses qu’elles ont l’habitude de faire, se perdre en se rendant dans des lieux déjà connus. Les oublis ont un impact sur la vie quotidienne et peuvent avoir des conséquences importantes. Cela peut être par exemple le fait d’oublier d’éteindre le gaz ou de fermer la porte à clé en partant. Les personnes souffrant de démence n’ont en général pas conscience de leur trouble et nient les pertes de mémoire, d’autant plus que la démence s’aggrave. Leur personnalité et leur comportement peuvent également changer (irritabilité, anxiété, paranoïa…).

Que faire en cas de pertes de mémoire ?

Les pertes de mémoire peuvent découler de différentes causes. Dans un premier temps, un médecin pourra objectiver la perte de mémoire par une évaluation médicale. Ce sera l’occasion de tester des fonctions cognitives et de rechercher d’autres troubles (problème pour parler, pour écrire, pour reconnaître, pour associer des idées…) qui permettront d’orienter vers la maladie responsable de la perte de mémoire. Le médecin pourra aussi vous poser des questions sur vos problèmes de santé, la prise de médicaments et de toxiques. Lorsque la perte de mémoire est liée à une maladie qui se soigne comme la dépression ou à des carences, le médecin pourra dans un premier temps traiter la maladie responsable ou supplémenter le patient puis réévaluer les pertes de mémoire.

Il ne faut pas s’inquiéter lorsque les pertes de mémoire sont uniquement liées au vieillissement. En effet, cela ne veut pas forcément dire que la fonction cognitive se dégrade de façon importante. Il est important de continuer à solliciter et stimuler son cerveau avec des activités intellectuelles comme la résolution de problèmes, la lecture, l’apprentissage d’une nouvelle langue, les mots croisés etc. mais aussi avec des activités sociales. Préserver un lien social en voyant ses amis, en participant à des associations, permet de stimuler le cerveau.

Pour les petites pertes de mémoire en lien avec le stress, la fatigue, le manque de sommeil, vous pouvez déjà essayer de réduire ces facteurs. Rétablir une bonne hygiène de vie en mangeant de façon saine et équilibrée, en faisant de l’exercice physique et en vous octroyant une quantité suffisante de sommeil peut aider à réduire le stress et la fatigue dans votre vie. Faire des activités qui vous plaisent et qui vous détendent, passer du temps avec vos proches, limiter le temps de travail, faire de la méditation sont des façons de gérer le stress et de prendre soin de votre santé mentale. Il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel de santé (médecin traitant, psychologue, psychiatre) si votre moral est au plus bas et sans amélioration depuis quelque temps, que vous n’arrivez plus à gérer votre stress ou que votre fatigue persiste malgré une prise de repos. Des solutions existent !

Des ajustements de doses ou le changement des médicaments peuvent améliorer la tolérance et réduire les effets indésirables sur la mémoire. Lorsque l’alcool est en cause, en particulier lorsqu’il y a une consommation d’alcool importante au long cours, le sevrage ou la réduction d’alcool doit être réalisé avec l’aide d’un médecin. Le sevrage doit parfois être réalisé dans une structure adaptée, et avec un projet de santé au décours de l’arrêt de l’alcool. Il est recommandé de limiter sa consommation d’alcool à 2 verres maximum par jour, 10 verres maximum par semaine et ne pas boire tous les jours.

Lorsque les pertes de mémoire arrivent à la suite d’un AVC ou d’un traumatisme crânien, la rééducation aide à améliorer les symptômes. Malheureusement, les pertes de mémoire liées aux maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer sont difficiles à traiter. Il n’existe pour l’heure pas de traitement qui guérit cette maladie. Les médicaments utilisés aujourd’hui contribuent à ralentir la progression de la maladie. L’enjeu est donc de soutenir au mieux les patients et leur famille et de protéger les patients. Une équipe pluridisciplinaire constituée notamment de médecins, d’ergothérapeutes, de kinésithérapeutes, d’orthophonistes, d’infirmiers peut mettre en place un environnement protégé et stimulant pour les personnes souffrant de démence. En effet, on peut mettre en place des calendriers et horloges pour aider les personnes à s’orienter, mettre des mots dans la maison pour les aider à se souvenir de certaines choses, mettre en place des activités agréables et ludiques (ateliers créatifs, de musique…), établir des rituels, ranger toujours les choses à la même place.

 

En vieillissant, il est plus fréquent d’avoir des pertes de mémoire mais continuer à stimuler son cerveau, à prendre soin de sa santé physique et mentale peuvent aider à conserver les capacités de la mémoire. D’autre part, il est prouvé qu’avoir une hygiène de vie saine (activité physique régulière, arrêter de fumer, avoir une alimentation équilibrée et variée) réduit les risques de démence et de perte de mémoire et prolonge la vie en bonne santé.

La maladie cœliaque : 9 informations essentielles à connaître

La maladie cœliaque est un sujet de premier plan ces dernières années mais il existe beaucoup d’idées reçues et de confusion à son sujet.

Intolérance, hypersensibilité, allergie au gluten, il y a de quoi se perdre parmi ces différentes dénominations.

La maladie cœliaque (ou intolérance au gluten) est une maladie sérieuse, souvent silencieuse. Elle nécessite une prise en charge médicale et l’adoption d’un régime sans gluten strict pour éviter l’apparition de complications.

Qu’est-ce que la maladie cœliaque ? Comment savoir si l’on est concerné ? Quand et comment adopter le régime sans gluten ? Lisez cet article pour découvrir la réponse à ces questions.

1) La maladie cœliaque, une maladie liée au gluten

La maladie cœliaque, ou intolérance au gluten, est une maladie auto-immune. Lors de l’ingestion de gluten (protéine présente dans certaines céréales), le corps déclenche, chez certaines personnes, une réaction exagérée du système immunitaire. Cette réaction inflammatoire entraîne une destruction de la paroi intestinale. Cette atteinte a pour conséquences une diminution de l’absorption de certains nutriments (fer, calcium, vitamine A, D…)

Les adultes et les enfants atteints peuvent présenter différents signes d’ordre :

  • Digestifs : alternance diarrhée-constipation, diarrhée graisseuse, ballonnement, douleurs abdominales, manque d’appétit, nausées, vomissements,
  • Non-digestifs : amaigrissement, carence en fer, aphtes récidivants, fatigue prolongée, ostéoporose, etc…

Chez l’enfant, cette maladie peut également entraîner une croissance insuffisante et une puberté tardive.

On estime à 1% le nombre de personnes touchées en Europe mais ce chiffre est sûrement sous-estimé car, dans 80% des cas, la personne présente peu ou pas de signes de la maladie. La plupart des cas sont diagnostiqués à l’âge adulte, 20% l’étant après 60 ans.

2) Différences entre la maladie cœliaque, l’hypersensibilité au gluten et l’allergie au gluten

La maladie cœliaque est une maladie auto-immune chronique qui aboutit à la destruction de la paroi intestinale. A l’inverse, l’allergie au gluten se manifeste très rapidement après l’ingestion de gluten (éruption cutanée). Si l’ingestion de gluten est suivie d’un effort, elle peut entraîner un œdème de Quincke (gonflement rapide de la peau et des muqueuses de la tête et du cou), voire un choc anaphylactique (réaction allergique sévère pouvant entraîner la mort).

L’hypersensibilité au gluten est diagnostiquée chez des personnes non cœliaques et non allergiques mais qui présentent des troubles digestifs (alternance diarrhée-constipation, ballonnement et douleurs abdominales) qui disparaissent lors d’un régime sans gluten. Leur biopsie intestinale est normale.

Quels que soient vos symptômes, vous devez demander conseil à un professionnel de santé avant d’entamer un régime sans gluten.

 

3) Diagnostic de la maladie cœliaque

Son diagnostic repose sur deux éléments :

  • Un dosage sanguin qui permet de détecter les anticorps anti-transglutaminase ;
  • Une biopsie de l’intestin qui montre une atrophie villositaire et la présence de lymphocytes (cellules immunitaires) dans la paroi.

Si ces deux éléments sont présents, la maladie cœliaque est avérée.

 

4) Traitement de la maladie cœliaque

Il n’existe actuellement aucun traitement permettant de guérir de cette maladie. Le seul remède efficace est le régime sans gluten strict. Il doit entraîner la disparition des signes de la maladie entre 1 à 3 mois et permet la restauration de la barrière intestinale entre 6 à 24 mois.

Le régime sans gluten entrepris sans avis médical entraîne un retard diagnostic de la maladie cœliaque. En effet, les anticorps spécifiques de cette maladie disparaissent quand le gluten n’est plus consommé. De plus, le régime sans gluten entrepris sans encadrement peut être à l’origine de carences.

Le régime sans gluten, régime à la mode, doit être suivi uniquement à la suite d’une prescription faite par un médecin, le plus souvent un gastro-entérologue. Ce régime contraignant nécessite ensuite un suivi par un médecin, un nutritionniste ou un diététicien.

 

5) Régime sans gluten les aliments à exclure de son alimentation

Le régime sans gluten consiste en une élimination complète de tous les produits contenant du gluten, même à l’état de trace.

Le gluten est présent dans les céréales suivantes (moyen mnémotechnique : SABOT) :

  • Le seigle,
  • L’avoine,
  • Le blé (y compris kamut, épeautre, petit épeautre),
  • L’orge,
  • Le triticate (hybride de blé et de seigle).

L’avoine est sujet à controverse. Elle est consommable par les personnes intolérantes au gluten. Néanmoins, en raison du risque de contamination, il est fortement conseillé de consommer l’avoine portant la mention « sans gluten ».

Un régime sans gluten conduit à bannir de son alimentation :

  • La plupart des produits de boulangerie : le pain, les viennoiseries (brioches, bagels, croissants, etc.) et les pâtisseries (gâteaux, tartes),
  • Les pâtes alimentaires (spaghetti, macaroni, etc.),
  • Le seitan (aliment végétarien, très riche en gluten),
  • Les biscuits (salés ou sucrés),
  • La plupart des céréales pour petit-déjeuner et pour nourrissons,
  • Tous les aliments panés, enfarinés ou enrobés de pâte à frire,
  • Les pains de viande et de poisson contenant de la farine ou de la chapelure,
  • Les soupes en conserve ou en sachet, desserts et sauces liés avec de la farine de blé (béchamel ; « roux » ; crème pâtissière, anglaise ou de champignons ; sauces soja et tamari ; etc.),
  • Toutes les bières.

Le gluten se dissimule dans d’autres produits plus surprenants comme :

  • La charcuterie,
  • Le sucre glace,
  • Les poivres moulus, mélanges d’épices et assaisonnements (ex. : poudre d’ail),
  • Les médicaments.

 

6) Régime sans gluten : les aliments autorisés

Il existe de nombreux aliments sans gluten :

  • Les fruits, les légumes,
  • La viande, les œufs, le poisson,
  • Les légumineuses,
  • Les produits laitiers,
  • Les huiles végétales et les oléagineux.

Les céréales interdites peuvent être remplacées par :

  • Des céréales sans gluten : le riz, le maïs, le millet et, moins connus, le fonio, le sorgho et le teff.
  • Des pseudo-céréales : le sarrasin, l’amarante, le quinoa, le tapioca (fécule de manioc).

 

7) Apprendre à lire les étiquettes

Plats préparés, soupes industrielles, charcuteries, bonbons, mélanges d’épices, le gluten n’est pas forcément là où on l’attend. C’est pourquoi il est important de savoir décrypter les étiquettes.

Les additifs alimentaires à éviter (présence de gluten) sont : amidon de blé, amidon issu des céréales interdites, acides aminés végétaux, assaisonnement (sans autre précision), avoine, blé ou froment, épeautre, fécule de blé, fécule (sans autre précision), gélifiants non précisés, Kamut®, malt, matières amylacées, orge, pain azyme (farine de blé non levée), polypeptides, protéines végétales, seigle, triticale, gruau, liant protéinique.

Il faut également être vigilant aux produits ne contenant pas de gluten mais pouvant être contaminés. Ces produits sont également à éviter et portent l’indication « peut contenir des traces de gluten/blé »

Les étiquetages de produits industriels n’étant pas toujours très simples à décrypter, il est préférable de limiter au maximum leur consommation.

Néanmoins, la mention « sans gluten » ou « gluten free » et le logo l’épi de blé barré certifient que le produit peut être consommé par les personnes atteintes de la maladie cœliaque. A savoir que les produits naturellement sans gluten (lentilles, riz, pois chiche, amandes…) ne portent aucune mention spéciale.

 

8) Remboursement des produits sans gluten

En France, l’Assurance Maladie rembourse à 60% certains produits diététiques sans gluten (farine, biscuit, pain et pâtes) pour les personnes atteintes de maladie cœliaque confirmée par une biopsie digestive. Ces produits peuvent être achetés en grande surface, dans les magasins bios, en pharmacie ou par internet.

Dès que le diagnostic de la maladie est confirmé par biopsie, votre médecin traitant demande une prise en charge pour le remboursement de produits sans gluten. Après acceptation de votre dossier, vous bénéficierez d’un forfait mensuel plafonné, plus élevé à partir de l’âge de 10 ans. Vous devrez avancer le montant des produits et vous serez remboursé ensuite.

 

9) L’importance de suivre le régime sans gluten à vie

Le régime sans gluten strict fait disparaître les signes de la maladie mais ne guérit pas. C’est pour cela qu’il doit être entrepris à vie, même en l’absence de symptômes.

Il faut bien garder à l’esprit que ce régime permet d’éviter l’apparition de complications telles que des carences par malabsorption, l’ostéoporose, des maladies auto-immunes et certains cancers (lymphomes, cancers de l’œsophage, de l’intestin grêle, du sein, du testicule)

 

Conclusion

La maladie cœliaque non prise en charge a des conséquences sur la santé. Le régime sans gluten en est le seul traitement efficace. Il ne permet pas de guérir mais est sans effet secondaire et prévient les complications de la maladie. Il doit être suivi à vie.

Il peut impacter la vie sociale car le gluten est présent dans de nombreux produits retrouvés au restaurant ou dans des plats conviviaux : pizza, tartes, gâteaux… Néanmoins, il existe une multitude de produits sans gluten qui permettent d’avoir une alimentation variée et équilibrée sans frustration. De plus, en 1 à 3 mois, vos maux digestifs disparaîtront. De quoi vous motiver à adopter ce régime et à garder le cap !