Allergie au gluten : 3 clés pour comprendre

L’allergie au gluten semble être une mode sur laquelle surfent les marques alimentaires. Les produits sans gluten fleurissent en effet dans les magasins depuis plusieurs années. La population ne sait pas vraiment ce qu’est le gluten ni l’intérêt d’un régime sans gluten mais le neuro-marketing fait son travail et les gens consomment sans trop savoir pourquoi.

Tout le monde parle d’allergie au gluten mais il existe en réalité 3 maladies liés au gluten : la maladie coeliaque (intolérance au gluten), l’allergie au gluten et l’hypersensibilité au gluten (non caeliaque).

Seuls 10% des personnes atteintes de maladie coeliaque sont informées de leur diagnostic.

Ceux qui doivent faire le régime sans gluten et consulter un spécialiste ne le font pas, et ceux qui n’en ont pas besoin, le font sans savoir pourquoi.

 

  1. Qu’est-ce que le gluten ?

Le gluten constitue environ 80 % des protéines contenues dans le blé. Il est responsable de l’élasticité de la pâte malaxée mais aussi du caractère masticable des produits à base de céréales cuits au four (pâtes, pain, gâteaux, pizzas…).

Le gluten se réfère aux protéines issues des céréales. Ainsi, toutes les céréales contiennent du gluten. Mélangé à de l’eau, c’est lui qui donne à la farine sa structure élastique.

  1. Allergie au gluten : les 3 clés à comprendre

 

  • La maladie cœliaque (ou intolérance au gluten) :

La maladie cœliaque est une maladie digestive très fréquente. Il s’agit d’une intolérance permanente à une ou plusieurs fractions protéiques du gluten. On retrouve une atrophie villositaire (destruction des villosités au niveau du duodénum) qui entraîne un syndrome de malabsorption.

Il s’agit donc d’une maladie auto-immune. Il s’agit en fait d’une réponse immunitaire inappropriée de la muqueuse intestinale à la gliadine du blé, de l’orge et du seigle notamment.

Les symptômes de la maladie cœliaque sont variés : diarrhées, ballonnements, douleurs abdominales et articulaires mais aussi dépression, fatigue, maux de tête, eczéma, insensibilités des membres ou des doigts.

En supprimant la consommation de gluten avec un régime sans gluten strict, on voit les symptômes s’améliorer entre 1 à 3 mois environ, et les anticorps disparaitre progressivement. Après plusieurs mois sans absorber de gluten, l’intestin cicatrise et le malade est en rémission. Mais dès la réintroduction de de gluten dans l’organisme, la maladie redémarre.

La maladie cœliaque ne concerne qu’1% de la population. Mais en France, seulement 10% des cas seraient aujourd’hui diagnostiqués.

Elle démarre vite chez le nourrisson et par contre très lentement – prenant même des années – chez l’adulte.

La forme classique de la maladie cœliaque apparaît entre l’âge de 6 et 24 mois, soit quelques mois après l’introduction du gluten dans l’alimentation. En général, les jeunes enfants développent une diarrhée chronique, de l’anorexie, un ballonnement abdominal, une perte ou stagnation de poids, une certaine irritabilité.

C’est la forme la plus connue de la maladie cœliaque, mais celle-ci peut survenir à tout âge.

Dans la maladie cœliaque tardive, les symptômes digestifs sont souvent moindres : diarrhée ou constipation, douleurs abdominales chroniques, ballonnement abdominal et flatulences, voire vomissements…

Pour faire le diagnostic de maladie coeliaque, il faut consulter un médecin spécialiste (gastro-entérologue) : qui réalisera 2 choses :

-un dosage des anticorps dans le sang : Anticorps anti-IgA antiTG2

-une gastroscopie (endoscopie digestive haute) avec biopsie du duodénum.

La disparition des anticorps et des signes cliniques après 12 mois de régime strict sans gluten confirme le diagnostic de maladie coeliaque.

  • Allergie au gluten ou au blé :

 

Dans le cadre d’allergie, nous sommes dans des cas très rares : en France, on estime que seulement 0,1 à 0,3% de la population serait allergique au blé. Il s’agit le plus souvent d’enfants.

Il s’agit ici d’une réaction immunitaire immédiate après l’ingestion de certaines protéines du gluten. Il faut la distinguer de l’allergie aux céréales dans lesquelles d’autres composants, qui ne constituent pas le gluten, peuvent aussi provoquer ce type de réactions.

Les symptômes sont immédiats : démangeaisons et gonflements au niveau du nez et de la gorge, éruptions cutanées, respiration sifflante, œdème de Quincke couplé à l’effort dans les cas les plus graves.

On la détecte, comme pour toute allergie, par un bilan d’allergologie classique (tests  réalisés par un médecin allergologue).

Les patients « allergiques au gluten » pourront reprendre ou réintroduire le gluten avec des protocoles précis expliqués par le médecin allergologue.

L’allergie constitue donc quelque chose d’exceptionnelle qui est bien loin de l’effet de mode du sans gluten.

  • Hypersensibilité au gluten (non coeliaque):

 

Les patients présentant une sensibilité au gluten (non coeliaque) présentent des symptomes digestifs et extra-digestifs lors de l’ingestion de gluten. Les symptomes disparaissent lors de l’exclusion du gluten.

Le diagnostic d’hypersensibilité au gluten( non coeliaque) doit être fait par un médecin spécialiste (gastro-entérologue) afin d’éliminer une maladie coeliaque et une allergie au gluten.

 

 

  1. Qu’est-ce qu’un régime sans gluten ?

 

Allergie au gluten, sensibilité au gluten ou maladie cœliaque implique de supprimer le gluten de votre alimentation.

 

Alors, qu’est-ce qu’un régime sans gluten ?

Les principaux aliments naturellement sans gluten sont les viandes grillées, les légumes frais, les légumes secs, les fruits, le poisson, les œufs, le lait, le maïs, le riz, le sarrasin, le quinoa, la pomme de terre ou le soja.
La mention sans gluten est impérative. Il faut être vigilant, car le gluten est présent dans des aliments sous des formes masquées.

Certains aliments peuvent aussi être contaminés par l’emballage. On trouve du gluten dans des céréales comme le blé, l’avoine, l’orge ou le seigle qu’on retrouve dans la farine, le pain, les pâtisseries, biscuits et gâteaux, les pâtes, pizzas, hamburgers, mais également dans les épaississants et préparations industrielles contenant de la farine : viandes hachées, saucisses, certaines moutardes, bouillon de cube, sauces au soja, assaisonnements, vinaigre de malt, épaississants…. Des desserts lactés ou des poissons panés peuvent aussi en contenir.

 

 

Conclusion :

 

Si on s’informe au bon endroit, on comprend qu’il n’y a aucune raison scientifique valable pour exclure radicalement le gluten de son alimentation sans l’avis d’un médecin spécialiste.

En cas de symptômes digestifs, consulter votre médecin qui décidera de vous orienter vers un médecin spécialiste (gastro-entérologue) pour rechercher la maladie coeliaque (prise de sang avec recherche d’anticorps et endoscopie digestive).

Une fois le diagnostic posé de maladie coeliaque, d’allergie au gluten ou d’hypersensibilité au gluten (non coeliaque), vous effectuerez le régime sans gluten.

 

Le régime sans gluten n’est pas le dernier régime « à la mode » à tester sans l’avis d’un professionnel de santé.

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